Il y a de nombreux enfants dans le spectacle de François Lavallée. Pierre, Julie, François et les autres, et Martin aussi. Mais surtout, il y a tous ceux qui sont dans la salle, qui remplissent bien la moitié des sièges. Parmi eux, la classe de 5ème B, du collège Morvan Lebesque, à Mordelles. Ils ont plus ou moins aimé le spectacle. « J’ai bien aimé, c’était un peu triste, mais on n’a pas tout compris », résume Maxime. Ils en retiennent quelques morceaux, l’accent québécois, l’imitation d’une partie de hockey.
Le spectacle cible un public large, à partir de 10 ans. Mais même à 12, 13 ans, il reste parfois difficile d’accès. « C’était un peu compliqué, témoigne Artus, le début, je comprenais pas trop. » A l’issu de la représentation, François Lavallée échange, explique les expressions québécoises, raconte la neige, les « toasts au beurre de peanut ».
Il parle de thèmes légers, du ciel d’hiver, des matchs de hockey, de l’enfance, et de son insouciance. Il parle de thèmes plus graves aussi, parce que le spectacle parle avant tout de rejet, de violence. De ces histoires d’enfants, qui, parfois, ressemblent drôlement à des histoires d’adulte, comme il l’explique. Il sensibilise ce jeune public, se laisse parfois rattraper par l’émotion. Lorsqu’un de ces spectateurs lui raconte que « moi, j’ai imaginé que après l’affirmation de François, tout le monde devenait ami avec Martin », il ne parvient qu’à répondre avec un « oui » étranglé…
On rit aussi, tout de même. Lorsqu’il tente d’expliquer le « Ayoye ! » des Québécois, et demande « si maintenant je te donne un coup dans le tibia, tu vas dire quoi ? ». Réponse de l’intéressé : « Bah, rien ! »
François Lavallée aime échanger avec les plus jeunes, on le sent bien. Lorsqu’on signale que « le chauffeur est arrivé, François a des interviews au Thabor », il lâche un petit : « Fait chier, hein ? »