« La grande saga de la Françafrique » est de retour à Mythos ! Visiblement, tout le monde s’était passé le mot, puisque la salle de la Parcheminerie était comble. Pour tous ceux qui hésitent encore, voici 4 bonnes raisons d’aller voir cet excellent spectacle :
Raison n°1 : c’est très drôle
L’artiste parvient à allier histoire de la décolonisation – sujet en soi difficile – et humour décapant, toujours décalé, parfois noir. Et tout ça avec brio. Il nous présente les protagonistes de la Françafrique revisités, parmi les plus marquants : le milicien pop star, un politicien aux allures de Dracula, ou encore un petit président avec un surprenant accent chinois. Je vous laisse la surprise, et puis de toute façon « on avait dit pas les noms ! »
Sans exagérer, il m’a semblé que le théâtre tout entier a ri du début à la fin. Et moi aussi.
Raison n°2 : c’est véridique
Que vous commenciez vos révisions de bac ou que vous soyez curieux, ce spectacle est l’occasion de découvrir les ressorts cachés d’une histoire qui reste méconnue en France. Les mécanismes de la Françafrique et de la domination post-coloniale sur ce continent sont exhumés avec un humour caustique, qui laisse parfois silencieux, notamment quand l’artiste met en lumière l’histoire rwandaise.
Raison n°3 : le 4e mur est tombé
Le 4e mur, traditionnellement entre la scène et le public, n’a clairement jamais été érigé pour ce spectacle. Avant même que celui-ci commence, l’artiste et son acolyte technicien papotaient déjà avec la salle, nous encourageant à laisser nos téléphones allumés pour vérifier sur internet l’exactitude des dates. Entre les différentes parties, des petites entractes à base de cacahuètes et de léopard sont offertes. A saluer également l’initiative de l’artiste, à la fin du spectacle, de faire participer le public pour concevoir une nouvelle fin à cette Grande Saga de la Françafrique.
Raison n°4 : c’est magique
Enfin, ce spectacle est à voir car le jeu de l’acteur est excellent. Seul sur scène pendant tout le spectacle, l’artiste parvient pourtant à changer de peau lorsqu’il fait dialoguer ses personnages ; bondissant, chanteur, machiavélique, belge, on en oublie parfois que c’est une seule et même personne.
Le jeu de bruitage est également à saluer : grâce à son acolyte technicien, l’artiste crée des ambiances de toute pièces, nous portant de l’atmosphère la plus inquiétante à l’atmosphère la plus délirante.
En résumé, la Compagnie des 3 points de suspension nous plonge dans une aventure délirante, où l’on ne s’ennuie pas un instant, et qui une fois terminée laisse songeur. Cette grande saga mérite bien sa place de « coup de coeur » de Mythos !