A travers leur spectacle « Quatuor violence », la compagnie des divins animaux nous plongent dans un monde dérangeant où la violence est omniprésente. Et ce monde, c’est le nôtre.
Les acteurs, tour à tour victimes et bourreaux, nous livrent là une performance artistique d’une violence lancinante: attentats meurtriers, faits divers sordides, violences conjugales, violence sexuelle, verbale, agressions… La violence est aussi celle des corps, féminin, masculin, meurtris. La liste est longue, rien n’est oublié. Et même lorsque la brutalité semble s’apaiser, le spectacle nous frappe par ses silences.
Le jeu de scène, très contemporain, peut surprendre : les acteurs, souvent placés de front, n’hésiteront pas à vous interpeller, et donnent sens au nom de leur spectacle : ils forment indubitablement un quatuor de violence.
C’est un spectacle dérangeant, d’une violence sourde qui ne s’interrompt pas. Un spectacle réfléchi, indubitablement, où chaque détail compte ; c’est peut être aussi ce qui fait sa complexité. Car le public de la Parcheminerie a semblé mettre un moment avant d’entrer véritablement dans l’univers qui était proposé. C’est partagé: les passionnés de théâtre contemporain y verront certainement un petit bijoux, tandis que les plus novices (dont je fais partie) devront sans doute se munir d’un œil de lynx, car car c’est en y regardant à deux fois qu’on en saisit toute l’intensité.