Ce matin, Marien Tillet nous a présenté Paradoxal au théâtre de la Parcheminerie. Mais, il nous prévient tout de suite que ce n’est pas une simple lecture, c’est un «chantier public », c’est à dire une création en cours dont nous sommes les « cobayes ».
Il commence de façon très décontractée en nous présentant les différents types de spectateurs qui viennent : les angoissés, les comparateurs et les programmateurs, ce qui fait rire l’assemblée. En effet, beaucoup de ceux qui sont présents ce matin font partie de ces « programmateurs ». Ce sont des professionnels qui viennent repérer des artistes pour la prochaine programmation dans leur salle de spectacle.
Marien Tillet nous avoue avoir la pression, qu’il va sûrement « manger » ses mots et qu’il ne faut pas trop attendre de cette « lecture » qui n’est pas encore aboutie. En effet, le décor est pour le moins sobre : une chaise, une table et une bouteille d’eau. Et pourtant, il réussit à nous emmener dans son monde, à la découverte des rêves et du sommeil.
Avec humour, il nous présente tous les problèmes que l’on peut avoir à s’endormir et l’étrange histoire de Marylin qui se souvient enfin de ses rêves et qui finit par ne plus savoir si elle est en train de rêver ou non. Et, l’artiste nous met le doute si l’un de nous n’est pas en train de rêver toute cette scène et essaye de deviner quelle est la personne en train de rêver.
Avec sa bouteille d’eau et une étrange machine qui enregistre les sons, le silence se meuble. On entraperçoit la future mise en scène et l’on est conquis. Il évoque des travaux scientifiques qui ont montré que l’on peut avoir l’impression d’avoir rêvé pendant de longues heures alors que tout cela n’a eu lieu que pendant un millième de seconde et il joue avec ces différentes temporalités.
A la fin, on se dit que le temps devrait passer plus vite pour voir l’aboutissement de cette création.