« Mesdames, Messieurs, un terme, une expression pour décrire votre expérience avec Kimberose ? » :
Splendide. Génial. Délicatesse. Bouleversant. Impressionnante. Sensualité. Excellent. Punchy.
Autant de mots qui décrivent le voyage du public avec Kimberose à la sortie du concert. Avec des étoiles dans les yeux.
Mais, ce que je retiendrai de cet instant, c’est surtout qu’il met du baume au cœur aux âmes brisées, perdues, et esseulées, malgré la chaleur de l’été.
Et pourtant.
Nous arrivons sous la tente du Cabaret Botanique. Il fait une chaleur étouffante, et je tire la moue. « T’as pas envie de l’écouter, dis ? ». « Pas particulièrement ».
Parce que je suis sceptique. J’ai tapé, avec curiosité, le nom de cette jeune fille sur internet, après la conférence de presse présentant le programme de Mythos. Qualifiée de « nouvelle étoile montante du blues français » suite à son passage récent sur Taratata, j’en attendais beaucoup.
Beaucoup trop, certainement. Car l’écoute de I’m sorry et About us m’a donné l’impression d’une artiste talentueuse, certes. Appréciable en fond sonore. Mais pas en concert.
Et pourtant.
Elle arrive sur scène, entourée de ses quatre musiciens. Et elle commence à chanter. Solaire. Magnifique. J’ai le souffle coupé. Mon cœur, et, j’ose m’avancer, les cœurs du public s’emballent tous. Sa voix, emplie de chaleur et de suavité, nous porte vers d’autres horizons. Vers des chansons qui parlent de rupture, de décès, d’hommage aux artistes de jazz et blues. Des titres aussi puissants les uns que les autres. Des titres heureux. Mélancoliques, aussi, parfois.
Et pourtant.
L’artiste partage du bonheur. Répand son sourire. Ce que l’on retiendra tous, c’est la grande proximité qu’elle instaure avec son public, à la fois géographique, la taille du Cabaret Botanique se prêtant bien aux concerts en petit comité, mais également humaine. Kimberose raconte son histoire, ses états d’âme, échange avec ses spectateurs. Communique sa complicité avec les musiciens, son amour pour la musique, parle de son parcours. A la fois simple et rayonnante.
Et voilà.
On regrettera peut-être, pour les amateurs de technique musicale, la mise en valeur relative des musiciens. Pas de solo. Pas de performance. Pour certains, ce sera gage de qualité et de sobriété, pour d’autres, symptomatique d’un groupe tournant exclusivement autour d’une chanteuse. Qu’importe. Le concert porte les corps, sensuellement, et les âmes, touchées par la beauté de l’instant.
Pour finir.
Kimberose, c’était une claque. Une très belle claque. Je suis arrivée à reculons. Je suis repartie avec un sourire immense. Le concert donne envie de profiter de l’été. Et, il me coûte de paraître naïve et bête en avançant cela, mais… Ce concert donne envie d’être heureux.
Photo © Elodie Le Gall