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Mythos 2013 Texte

« L’art maintient l’homme allumé » rencontre avec Marie-Eve Perron

Artiste québécoise venant présenter Marion Fait Maison et GARS, Marie-Eve Perron a accepté de répondre à quelques-unes de nos questions.

 

Comment définir Mythos en un mot?

C’est difficile… Je dirais Rencontres. Mythos c’est avant tout des rencontres avec le public, avec les autres artistes car c’est un festival où la parole directe est au centre de l’œuvre.

M comme..?

M comme Multitude, ce qui rejoint l’idée de rencontres.

Des multitudes de rencontres et des rencontres de multitudes ?

Oui, c’est cela.

Mythos c’est également le festival de la francophonie. Qu’est-ce que la francophonie représente pour vous?

Je trouve très beau que des pays aussi différents que la France, le Québec ou encore l’Afrique, parlent une même langue. C’est fascinant. Mais cependant, je ne suis pas une « policière de la langue », j’aime aussi les autres langues, un mot a le droit d’exister !

Et êtes-vous justement le genre d’artiste à écrire d’un trait ou à retravailler les textes ?

Je retravaille énormément. Par exemple, si je me suis arrêtée d’écrire à la page quinze, le lendemain, je reprends à partir de la première. Mes spectacles sont toujours en construction. Je considère qu’ils ne sont jamais aboutis.

Qui est la vraie Marie-Eve Perron : une Marie-Eve qui se tient seule face au public avec sa parole seule, ou une Marie-Eve rêveuse qui se met en scène et qui nous entraîne dans son univers?

J’essaye toujours d’emmener le public dans mon univers. Je pense que la communication avec le public est primordiale pour un artiste. Cependant, c’est vrai que j’ai privilégié la parole dans Marion Fait Maison. Là aussi, j’essaye d’entraîner les spectateurs dans mon univers, mais différemment.

En parlant du public, adaptez-vous votre spectacle en fonction du lieu de la représentation? Y a-t-il par exemple une différence entre le public québécois et le public français?

Durant la représentation, j’éprouve en effet le besoin d’adapter le spectacle au public car il faut toujours être à l’écoute de ses réactions. Il y a une réelleconnexion avec le public très importante, qu’un artiste ne doit pas négliger. Pour ce qui est de la différence entre le public québécois et le français, il est vrai que l’écoute n’est pas la même, mais il y a cependant des similitudes : les deux publics sont extrêmement généreux ! (rires)

Pensez-vous que la parole soit l’art qui touche le plus à même de toucher les spectateurs, de faire passer un message au public ?

Je pense que ce serait prétentieux pour la parole de dire cela! Les photos, la danse par exemple peuvent également bouleverser. Je pense que c’est l’art en général qui maintient l’homme allumé.

Pourquoi la parole alors que vous êtes danseuse, photographe… bref une artiste polyvalente ?

C’est ce qui m’a été donné. Je transmets par la parole mais si j’avais commencé la danse plus tôt, je m’exprimerais peut-être plus avec mon corps.

Que pouvez-vous nous dire de GARS? Pourquoi ce titre?

GARS c’est l’histoire d’un couple du point de vue de Fille. En le résumant en une phrase, ce serait « je ne sais pas, je ne sais plus, je ne suis plus sure de rien ». Fille se questionne beaucoup sur elle-même. J’ai choisi ce titre car il montre le point de vue de Fille. Je ne me voyais pas écrire le point de vue d’un garçon. Pourquoi pas un acteur masculin qui écrive Fille ?