Féloche est un poisson, Féloche est un oiseau.
Lorsque sous le Magic Mirror débarque Féloche, il en est tout retourné. On est immédiatement happés par la folie des personnages. Quatre musiciens survoltés se partagent la scène, sans prise de tête et dans une ambiance chaleureuse. Sur scène et dans le public, ça saute, ça danse, ça rigole : Féloche et ses musiciens envoient à chaque spectateur leur trop-plein de bonne humeur et de joie.
« Ici, c’est Mythosique »
C’est un patchwork de sonorités du monde entier, d’un monde mythologique et fantasmé, qui fait voyager. L’artiste raconte lui-même qu’il est particulièrement attaché aux mythes qu’il a rencontrés au cours de sa vie, et qu’il a, enfant, crée un monde de mythes personnels, qu’il met désormais en chanson. Cet univers est peuplé de monstres, de créatures improbables, de géants, de sirènes, de sorcières, de loups, d’ours…
« Je ne mange pas six jours »
On retrouve donc par-çi par-là, du folk ukrainien, du jazz bayou, du mythe Canaries, de la Louisiane du Dr Jones.
Féloche a en effet été pendant plusieurs années, membre du groupe punk ukrainien VV, et l’on retrouve des sonorités slaves piochées à droite à gauche, que l’artiste réutilise avec brio. L’utilisation de marionnettes ukrainiennes, de masques et de cette mythologie, rappelle Gogol et les Contes du Hameau, fervent défenseur des contes slaves, de ses mythologies, de ses traditions. C’est à la fois un hommage, et une réécriture, une réappropriation de cette mythologie slave, et de ces autres mythes du monde à travers les chansons de Féloche.
Un concert positif
L’artiste crée tout facilement un excellent contact avec le public rennais. Il propose dès la 2e chanson de « briser la glace ensemble » afin que le concert soit dès le début aussi bien qu’une fin. Il n’hésite pas à descendre de scène pour danser avec la fosse, ce qui est tout de même assez rare.
Et cette fin de concert incroyable. Les dix dernières minutes du concert se sont déroulées au coeur du public, au centre du Magic Mirror, puis dans une procession qui s’est étendue à l’extérieur même du chapiteau. Briser les conventions pour briser la glace et offrir le meilleur de soi à un public plus qu’enthousiaste, voici les excellents ingrédients d’un concert dont on ressort avec le sourire, sous un soleil radieux.
Féloche sur le Festival, nous a livré ces quelques impressions
Pourquoi Mythos ?
Féloche est particulièrement heureux de participer à Mythos, il l’attendait depuis longtemps : le mythe étant fil conducteur de la plupart de ses chansons. Comme l’indique d’ailleurs le nom de son EP « Mythology » sorti en 2012. Il y retrouve une naïveté à ne pas perdre, afin de profiter des mythes qui nous entourent.
Pas trop difficile d’être le premier de la soirée, à 18h ?
Oh non, et même c’est tant mieux, ainsi il peut profiter avec sa bande, des autres concerts, de l’ambiance et de la boisson du festival ! La seule difficulté de cet horaire, c’est qu’en journée, le Magic Mirror est rapidement une étuve, « On a eu chaud ! Mais c’était super !…physique » plaisante-t-il.
Une source d’inspiration ? Roxanne Shante, le mythe originel d’un rap d’une autre époque !
Et mon mot de la fin : Féloche est assez extraordinaire, car il est très très sympa, pas l’un de ces artistes snob ou juste présent. Il s’investit corps et âme dans le concert, il est altruiste en dehors de la scène. Si pour ma part je venais avec un souvenir adolescent d’un titre phare, je repars avec des images incroyables, « mythosiques », et avec l’heureux sentiment d’avoir partagé bien plus qu’un concert.