Sous le chapiteau du Magic Mirror hier soir, le temps s’est suspendu. Moriarty nous a transportés tout droit dans le grand ouest américain, on a pu presque voir rouler à leurs pieds des boulettes de poussières.
Ils nous racontent les histoires d’une multitude de personnages, aux destins bien différents : celui d’un homme au chevet de sa bien-aimée, d’un assassin, d’un accro aux jeux… « Ce sont des histoires de fuite », nous explique Rosemary. Sa voix incroyable et envoûtante conte à merveille ces histoires populaires, qu’on imagine racontées au comptoir d’un saloon du far west.
Les mélodies sont à l’image de ce grand ouest : tantôt paisibles, comme un grand pa’ fumant la pipe sur son rocking chair, elles deviennent dansantes sitôt qu’on pousse les portes d’un cabaret fiévreux. L’harmonica et la contrebasse rehaussent à merveille cette lenteur majestueuse qui s’est soudain emparée du Magic Mirror. On a cependant pu regretter que le son ne soit pas plus fort…
On retrouve chez Moriarty l’authenticité du folk : les couplets répétés, comme un chant populaire ; les artistes, complices, partageant le même micro.
Une musique (et une chaleur) sans doute peu propice à la danse endiablée, qu’importe, cela n’a pas empêché le public d’être nombreux. Le contact passait facilement entre le groupe et la salle, l’ambiance était intimiste. Et lorsque le groupe a finalement entonné Jimmy, son titre phare tant réclamé par le public, c’est tout le Magic Mirror qui a repris en cœur cet hymne au voyage et à la fuite.