En arrivant dans le décor magique du Cabaret Botanique pour le concert de Yaël Naim, un conseil est de rigueur : fermez les yeux et profitez !
Yaël Naim commence sagement au piano et enchaine plusieurs titres nous laissant entendre sa voix d’une clarté et d’une douceur enveloppante. Que l’on connaisse déjà son univers, on qu’on le découvre pour la première fois, peu importe. On se retrouve embarqué dès les premières minutes, entrainés par une Yaël qui nous confie de sa voix suave ses doutes, ses erreurs, ses transgressions… tout ce qui nourrit ses nouvelles créations musicales.
Car la chanteuse a beaucoup évolué depuis New Soul, la chanson qui l’avait fait connaitre mondialement en 2008. Sa musique est plus mature, tant dans les paroles de ses chansons que dans la recherche vocale. Le travail avec d’autres artistes nourrit encore plus ses évolutions. Ainsi, la présence sur scène du trio burlesque 3somesisters, si drôles par leurs looks et leurs mimiques dont on ne sait dire s’ils font partis d’un rôle, est un atout de taille. Leurs voix puissantes toutes à des octaves différents en font des chœurs d’exception pour Yaël Naim. On retiendra notamment l’interprétation fantastique du titre phare de son nouvel album Coward, que l’on commence à entendre à la radio. Les voix montent dans les aigus, puis passent dans les graves, les tons s’entrelacent et se complètent pour prendre une dimension improbable et former un tout digne d’un chant lyrique d’église.
Mais attention à ne pas se faire prendre au piège ! Car sous un air sage et une figure timide se cache une énergie impressionnante et de nombreuses surprises. A peine croit-on avoir compris le nouvel univers musical de Yaël Naim que celle-ci change d’ambiance et se lance un défi artistique de taille. Qui aurait cru qu’il lui était possible de reprendre Toxic, l’hymne pop de Britney Spears, sans le moindre problème et en le transformant pour le rendre fantastiquement folk ?
Définitivement, Yaël Naim a réussi son passage vers de nouveaux horizons musicaux. Son interprétation de New Soul en fin de concert laisse d’ailleurs l’eau à la bouche tant elle était attendue et tant elle n’arrive pas à la hauteur de ses autres compositions. Signe peut-être qu’une page se tourne, mais dans le bon sens !