Je connaissais surtout Waxx pour ses nombreuses interventions à la télévision ou à la radio, où il accompagnait avec finesse et discrétion des artistes très variés à la guitare, souvent en fingerpicking. J’avais beaucoup apprécié son dernier album Étincelle et j’étais curieux de le voir le défendre sur scène. Et je n’ai pas été déçu.
Le concert commence par l’arrivée progressive de ses musiciens, violoncelliste, batteur, pianiste, guitariste, bassiste… Puis Waxx entre en scène sous une belle ovation. Dès ses premières paroles, on comprend que le ton de la soirée sera simple et sincère. Il explique sans détour vouloir accompagner des artistes qu’il aime, autour de reprises de chansons qui les ont marqués, un prolongement naturel de son album.
C’est Matt Bastard, connu notamment comme la voix de Skip The Use, qui ouvre le bal. Sa voix puissante, son énergie et son naturel mettent rapidement l’ambiance, avec notamment une reprise habitée de Hallelujah, dans une version proche de celle de Jeff Buckley. Un petit souci technique fait que son micro ne fonctionne pas pendant tout le premier morceau, pas de stress, on recommence, dans une ambiance bon enfant.
Vient ensuite Maëlle, tout en douceur et en retenue. Sa voix claire et sa sensibilité touchent le public, qui l’écoute avec attention. Lorsqu’elle interprète l’un de ses propres titres, on sent une belle spontanéité, Waxx et ses musiciens ne l’avaient encore jamais joué avec elle, mais le morceau tient bien, et l’émotion est là. Elle quitte la scène sous des applaudissements mérités.
Ce qui rend le concert intéressant, c’est cette part d’inconnu, on sait que Waxx sera là, à la guitare, avec ses arrangements, mais on ne sait jamais qui va apparaître derrière le grand rideau rouge sur le côté gauche de la scène. Pendant la totalité du concert, Wax, humble, s’efface pour faire briller les autres qu’il gratifie d’une accolade entre chaque changement de chanteur. Le troisième invité est A2H, rappeur, chanteur, guitariste. Il surprend par l’éclectisme de ses choix, Alain Souchon, Angèle, puis une compo blues, mais sa voix grave et son groove donnent une vraie cohérence à l’ensemble.
La soirée passe vite, trop vite même, festival oblige, et on aurait volontiers écouté quelques morceaux de plus. La dernière artiste à entrer en scène est Lubiana, que je découvrais. Accompagnée de sa kora, elle apporte ses sonorités et son groove à la fin du concert à travers un morceau qui résonne comme une ode à la femme et au cours duquel le tout le publique l’accompagne en chantant et avec sa reprise d’un morceau de Joe Dassin complètement retravaillé.La soirée se termine sur une reprise de Shallow, avec tous les artistes réunis sur scène. Ce n’étaient peut-être pas les noms les plus médiatiques à avoir collaboré récemment avec Waxx, mais chacun a apporté quelque chose de sincère et d’authentique, et c’est ce qui a fait de ce concert un beau moment, à la fois simple et généreux. Une parenthèse musicale hors du temps, portée par l’humilité, le talent et le plaisir de jouer ensemble.
✍️ Par Lou Presti
Photos © Élodie Le Gall