[weltanschauung], qu’est-ce c’est que ce nom à coucher dehors? Ça se prononce à peu près comme ça: « veltanchaoung », et ça signifie la conception globale de la vie et de la condition de l’homme dans le monde – finalement, le mot allemand fera l’affaire! Mais bien loin d’une considération philosophique barbante, c’est une petite pépite que le public de la Paillette a pu découvrir ce jeudi soir.
On a très vite compris que ce serait délirant : des hommes préhistoriques à Klaus Nomi, en passant par les différentes trajectoires du serpent…Clément Thirion et Gwen nous ont transportés d’un délire à un autre, avec un humour toujours omniprésent et qui a fait l’unanimité. On a très vite eu le sentiment que le public retrouvait des bons copains : « vous voulez des biscuits ? » nous demande Clément au milieu du spectacle. Et voilà que Gwen nous ramène des biscuits, et que tout le monde prend le goûter ensemble.
Ce spectacle déjanté, chorégraphié, énergique, laisse aussi bien souvent rêveur. La douce folie des acteurs est contagieuse ; le voyage dans l’hémisphère gauche de Gwen, les chorégraphies endiablées, autant d’invitations à l’insouciance, à relâcher la pression. Jamais des observations scientifiques ne m’auront paru aussi drôles! [weltanschauung], c’est ça : une cure de légèreté et d’esthétisme.
Le public de jeudi soir ne me contredira pas : répondant joyeusement à l’invitation de Clément (« Alors imaginez que je fasse ma chorégraphie finale, et que là 50 personnes apparaissent derrière moi… ») et investissant la scène pour une éclipse finale, ils ont prouvé que ma magie avait opéré. Donnant ainsi raison à Gwen : « Je crois que c’est joli d’être un peu magique. On a besoin de ça de nos jours ».
Alors, face aux tragédies et aux absurdités qui font la vie, que faire ? Après [weltanschauung], on serait tentés de répondre « insouciance et légèreté ». Et le public de la Paillette ne pourra que le confirmer : c’est génial, c’est jouissif ! Courrez-y !