Pour ouvrir cette soirée du samedi, le festival Mythos avait décidé de confier la scène à un certain Alex Beaupain, on avait déjà vu son avant-première, on y est retourné, l’effet de surprise en moins mais la magie toujours intacte. Si la salle n’était pas totalement pleine ce soir (la faute à l’horaire et à un nom pas forcément connu du grand public mais ce qui permit de profiter du spectacle assis confortablement), les tout de même nombreuses personnes qui se sont déplacé n’ont pas regretté une seconde d’avoir jeté leur dévolu sur le mélancolique quadragénaire. L’artiste a de toute façon une fan-base plus qu’honorable toujours heureuse de le retrouver.
Comme pour tester le reste du public venu simplement voir un concert parmi d’autres, Beaupain commence son set avec le titre « Je suis un souvenir » qui, comme son nom ne l’indique qu’à peine, n’est pas tout à fait le titre le plus joyeux de sa discographie. On est immédiatement emporté par l’univers de notre nostalgique aux paroles à la grâce la plus complète, il ne faut pas oublier que chez Beaupain, le chagrin est la meilleur source d’inspiration pour conduire à la beauté. L’artiste s’en amuse à la fin du titre tout content d’avoir plongé son auditoire dans le spleen en ce début de soirée. Quoique moins bavard qu’à l’avant-première, contrainte horaire oblige, les interactions pleines d’humour avec le public sont encore là pour apporter une légèreté à l’ensemble.
Comme pour s’excuser de cette entrée en matière presque abrupte dans son univers désespéré, le chanteur enchaîne alors avec un texte presque optimiste et dansant « Couper les virages », véritable coup de cœur du dernier album sorti ce mois ci. Pendant plus d’une heure les titres s’égrènent, tantôt composés par le guitariste Victor, tantôt par Julien Clerc (enfin dans les pattes de notre chanteur/pianiste !), le guitariste nous offre plusieurs solos bien sentis amenant du rock dans cette pop française aux accents électro tandis qu’au violoncelle et parfois au chant Valentine nous prouve que oui, il est possible d’avoir un fou rire en chantant du Alex Beaupain. Généreux sur scène avec son public comme avec ses musiciens, notre chagrineux n’oublie pas de les faire applaudir à plusieurs reprises tout comme le batteur Jean et le pianiste/bassiste Jean-Baptiste.
Après un faux-départ battant tout les records à l’applaudimètre, il revient pour nous chanter deux chansons tristes, « parce que c’est pour ça que vous êtes venus quand même », c’est vrai et l’ensemble du public repartira conquis en battant de nouveau le record susnommé d’applaudissement laissant la scène au reste de la soirée.
Paul Toudic
Visuel © Philippe Remond