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Mythos 2016

Avant-première d’Alex Beaupain !

Alex Beaupain présentait vendredi soir à L’Aire Libre son show en avant première, devinez quoi ? On y était !
Pour ceux qui le connaissent un peu, Alex Beaupain développe pour notre plus grande joie une musique dans la grande lignée de la tradition d’une pop française à texte, et en l’occurrence des textes plutôt tristes si possible. Un peu comme si Bénabar se mettait à chanter du Léonard Cohen. La finesse et la mélancolie de ses paroles fait immanquablement penser à Alain Souchon et on apprend sans grande surprise au cours du concert que le nouvel album comprend des compositions de Vincent Delerm et de Julien Clerc (le titre composé parce dernier agrémenté d’un magnifique texte est d’ailleurs le seul sur lequel notre chanteur et pianiste bute encore à quelques semaines de son passage à Mythos, qui a dit que c’était facile de jouer de la variété ?).
Seulement Alex Beaupain ne sera pas seul sur scène pour assurer la tournée qui accompagnera la sortie de son 5e album (et qui posera ses pieds dans notre cabaret botanique préféré le samedi 16 avril). Avec lui, 5 musiciens multi-fonctions, Jean-Baptiste le bassiste occasionnellement pianiste, Victor le guitariste tantôt acoustique, tantôt électrique, tantôt à la basse tantôt compositeur de plusieurs mélodies entendues ici. On retrouve également Valentine, violoncelliste admirable à qui il arrive de prêter ses mains au clavier ou sa voix aux chœurs voire, sur un titre, au refrain et au couplets. Reste Jean, le batteur qui ne fait que battre certes, mais qui, comme le souligne Alex, bat bien.
Le concert en lui même est un moment de grâce et une vraie claque, l’artiste égrène titres anciens et nouveaux, tous marqués par une touchante et triste beauté. Les textes sont superbes et très intelligemment écrits, Alex Beaupain joue avec les mots comme peu y arrivent et possède un sens de la formule remarquable. Angoisse de la mort, passage de l’enfance à l’âge adulte, amour perdu ou à perdre, le souvenir et l’oubli voire un peu de politique en filigrane sont autant de thèmes qui ne seront épargnés au spectateur sans que celui-ci ne s’ennuie jamais. Attention il ne faut pas se méprendre, on retrouve plusieurs titres franchement dansants avec quelques touches electro très réussies qui feront bouger le Magic Mirror sans compter des moments bien rock’n’roll’, les textes n’étouffant jamais un sens aigu de la mélodie ici, puisse-t-elle être légère. 
Notre homme sait, de plus, manier la scène et possède un vrai sens de la posture et une capacité à capter l’instant. Pour ne rien gâcher notre show man n’est pas avare d’interactions et s’avère être très intelligent (on s’en doutait), mais aussi férocement drôle et plein d’auto-dérision (ouf ! ça nous évite la dépression collective après les titres les plus mélancoliques !). Vous l’aurez compris, avant même le début du festival, on a déjà trouvé notre premier coup de cœur musical et on ne comprendrait pas qu’il ne connaisse pas un énorme succès auprès de nos festivaliers. Pourquoi donc ? Parce que c’est beau, tout simplement.
Paul Toudic
Visuel © Rudy Waks