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Mythos 2011

« C’est quoi ce bordel ? »

A quoi peut bien ressembler un concert de Didier Super ? On s’est tous posé la question un jour. Bon OK, peut-être pas tous… Nous en tout cas oui. A première vue, ça ne ressemble à rien. C’est simple, il n’y a sur scène qu’une estrade et un espèce de bloc avec un morceau de tissu. Pour nous, le décor est à l’image du personnage, brut de décoffrage et complètement loufoque.
L’entrée de Didier Super nous met directement dans l’ambiance. Il arrive sur un BMX, nous offre une petite cascade et manque de se casser une jambe. Commence alors le récit de son histoire: Didier Super a perdu sa haine. Et sans sa haine, Didier n’est plus rien et il ne trouvera jamais l’amour. Il doit donc retrouver sa haine pour trouver l’amour. Profond n’est-ce pas ? Pour retrouver son « moi-même intérieur » et sa haine, Didier Super rentre chez sa mère et retrouve sa chambre de gosse. Mais aussi et surtout, son… NOUNOURS ! Dans un costume d’ours en peluche, la sœur ainé de Didier Super (Nadine) joue les prophète et l’envoi en mission pour « retrouver le fumier qu’à cause duquel notre planète elle va si mal aujourd’hui » (vous admirerez le phrasé de Didier, toujours impressionnant). Vous l’aurez compris, Didier n’est pas seul sur scène. Outre ses musiciens, Didier est entouré de sa sœur et de deux acolytes, une jolie jeune fille multi-tâches, Dalila, et Fabrice, le simplet. Cette mission est l’occasion pour notre artiste déjanté de faire le tour des différents « fumiers » de notre temps. Tout le monde y passe, les témoins de Jéhovah, les politiques, les jeunes de banlieues, les millionnaires qui ont tout compris (si l’argent ne fait pas le bonheur, autant le garder pour nous), les pauvres Arabes terroristes, les cathos coincés et bien pensant, les Noirs, j’en passe et des meilleurs. Toujours à la limite de l’injure raciale et politique, rien n’arrête Didier Super. Il dénonce tout et tout le monde. Si parfois on hésite à rire, l’artiste doit être pris au vingtième degré. L’occasion de rire un bon coup, avec Di-di, tout est permis ! « Un concert de Didier Super, ça doit finir MI-NA-BLE ! ».

Martijn Pineau et Lila Haffaf
Photo Philippe Remond