Il est 20h57 et la salle est déjà comble pour la talk over intimiste de Del Cielo. Boucles électro et guitare tranchante ; la voix de Liz Bastard susurre des textes acides et noirs. Mais bonne nouvelle, elle ne s’excuse plus d’être sur scène et se met au diapason de cette pop synthétique. Le groupe franchit les frontières et se permet même d’inviter le rappeur Arm de psychick lirika.
Changement de plateau et mélange des genres : Zone Libre bouscule à son tour le rap. Le duo basse-batterie assure la rythmique hip-hop, la guitare le côté rock. Au milieu de tout ça, Casey et son acolyte B. James délivrent des paroles tranchantes, parfaitement servies par un flow aiguisé. Les deux jouent sur les mots, les sonorités et le rythme à merveille. Chansons engagées, révoltées; les dénonciations parcourent les textes. Post rock, free jazz ? Un morceau entier est joué à la guitare avec une baguette de batterie, un autre avec une perceuse. Un concert finalement époustouflant, dont on sort la rage au ventre et des refrains plein la tête. « Démocratie, médiocratie ! Démocratie, médiocratie ! »
Lila Haffaf et Jérôme Caldier
Photo Marion Maimon-Ernoult