Catégories
Mythos 2014

La BàG nous emmène dans sa toile

Avant d’entrer dans la salle, je remarque que beaucoup d’enfants sont venus assister à La tête dans la toile. Ce spectacle propose une réflexion sur le rapport que l’on entretient aux dessins animés. Les enfants sont ravis par les projections de courts-métrages animés, mais les adultes le sont également, voire plus. On retrouve vite l’émerveillement qu’un film d’animation éveille en nous. Au final, quitte-t-on vraiment un jour l’enfance et l’imagination débordante inhérente à cette dernière?

Hérisson, le personnage principal, grandit au fur et à mesure du spectacle, entre deux projections, mais garde la même admiration à six ans qu’à quarante pour les films animés. Sa vision des choses évolue, mais pas sa passion. A six ans, il croit avoir trouvé le monde où vivent les dessins animés, derrière un buisson recouvert de branches et d’oiseaux près de chez lui. A quarante ans, il collectionne tous les films d’animation qui lui tombent sous la main, provenant des quatre coins du monde. Depuis qu’il a découvert le buisson aux dessins animés, de plus en plus d’éléments, de rencontres, lui rappellent qu’un tel monde peut exister, qu’il suffit d’y croire.

A travers cette réflexion sur l’enfance et l’imagination, le spectateur découvre ou redécouvre quatre films d’animation, toujours liés à l’histoire d’Hérisson. Chaque projection est doublée accompagnée musicalement par les acteurs de la BàG. Des Trois Brigands de Gene Deitch, à une adaptation animée du Cœur révélateur d’Edgar Allan Poe, en passant pour l’incontournable Jiri Trnka et son Poisson d’Or, le voyage dans les souvenirs de l’enfance est plus que réussi. On se quitte sur un film racontant l’histoire d’un petit hérisson qui, sur le chemin qu’il prend pour aller regarder les étoiles chez son ami, se perd dans un brouillard où il fait face à son imagination (pour les plus rationnels d’entre nous), ou bien à un endroit fantastique (avouez-le, vous aussi vous avez gardé votre âme d’enfant et choisissez cette option). Cette dernière projection est à mes yeux une parabole sur l’histoire d’Hérisson : faut-il être rationnel, ou rester fidèle à l’imagination de nos six ans?

A l’heure où la plupart des films d’animation se font de façon numérique, il est bon de revoir un vrai dessin animé, et de montrer au public le plus jeune les sources de l’animation à travers une histoire où chaque tranche d’âge peut s’identifier sur son rapport aux dessins animés. Merci à la BàG pour ce bon moment!