Christophe Miossec, dit Miossec, 50 ans, vrai Brestois de Brest, est venu hier au Thabor pour débuter en beauté le festival dans le cabaret botanique, géant, superbe, tout en volupté et intimité.
Avant le concert, je me promène et demande à quelques personnes pourquoi elles sont venues voir Miossec. Patrice suit sa femme, Fabienne, tout comme Christophe suit Isabelle. Ces deux derniers ont déjà vu Miossec deux fois et franchissent le cap de mythos cette année, pour le simple fait qu’ils aiment beaucoup l’artiste. Dans la salle, Julie, 29 ans, me confie qu’elle l’a déjà vu à l’opéra, et que c’est là une occasion de voir Miossec avant la fin de sa tournée. Christophe lui, a un ami guitariste de Miossec…et le concert commence.
Le chanteur, entouré de 5 musiciens jeunes et formidables, entame « samedi soir au Vauban » avant de dire bonjour à son public. Les spectateurs connaissent les paroles, les fredonnent. La salle est comble, il est assez dur de se faire une place. Miossec continue, chante Nos Morts (« quand on sera crevés, bébé… »), dont la fin est une longue litanie impressionnante, dans laquelle les musiciens prennent part dans un chant…envoûtant !
Mais le public ne semble pas assez chaud pour Miossec, qui n’hésite pas à le titiller devant son ingratitude, « c’est le monde à l’envers !».
De sa voix rauque, le chanteur poursuit avec « qui nous aime », et ici-bas, ici-même, dans le chapiteau, le public se déride franchement, et Miossec de dire au public « Quand on vient de Brest et qu’on joue à Rennes, c’est comme si on jouait à la capitale…remarquez ça pourrait être Nantes, y’a des imposteurs partout ! ».
Ne connaissant pas Miossec avant de me rendre au cabaret, la découverte était totale pour moi. Mon morceau préféré ? « A l’attaque », qui est selon moi très abouti musicalement, et qui est fantastiquement interprété, notamment à la contrebasse et au marimba. D’ailleurs, mention spéciale au solo de ces deux instruments, nourri par une salve d’applaudissements bien mérités. Miossec lui-même va dire que c’était « plus rock’n’roll qu’à l’opéra »… ! Dans les derniers morceaux, Miossec entame notamment « Des touristes », et franchement, pour le public, « tout baigne, tout baigne, tout baigne ».
En résumé, Miossec pour un non-connaisseur c’est : une belle découverte, servie par un groupe plein de talents (au chant comme à leurs instruments !), des paroles profondes et bien évidemment un cadre qui va avec (mais ça c’est Mythos).
Gaëlle, rencontrée à la fin du concert, trouve qu’il y d’ailleurs un « regain de vie » pour Miossec, et est heureuse d’avoir pu profiter des chansons du dernier album en concert, et Côme, lui, trouve le Miossec du cabaret botanique bien mieux que celui d’il y a deux ans, et a même redécouvert des chansons, comme « Le défroqué », que j’ai également beaucoup apprécié.
Miossec n’a donc jamais déserté le champ de bataille de la musique, et pour ceux qui ne peuvent aller le voir à La Réunion le 11 avril…attendez le 23 mai à Mirebeau !