VoiE ? Pas voiX ? Non, non vous avez bien lu, il n’y a ici aucune faute d’orthographe. Mais ceci est l’aboutissement d’un raisonnement. Pour comprendre il faut remonter au milieu de la semaine, à jeudi et vendredi. Le temps est au beau fixe, nous sommes dans la soirée, le soleil se couche tranquillement, vers les 22h30. Le décor : St-Jacques-de-la-Lande, au théâtre de l’Aire Libre. Tout le monde s’installe dans la salle pour la dernière représentation de la journée. Qui est à l’affiche ? Mathieu Boogaerts.
Aucun de nous ne le connaissait. Nous avons cherché à le découvrir. Vraiment. Par deux fois lors de ses deux concerts. Jeudi et vendredi. Le personnage est intéressant. Il arrive à jouer avec le public, à le faire rire et participer à loisir. Les paroles de ses chansons sont décalées, tellement que nous basculons dans l’absurde, quelque part entre le comique et le ridicule. Chanteur maladroit, essayant d’expliquer ses chansons à mille miles là de nos esprits, s’embrouillant dans ses mots, cafouillage technique à l’appui, Mathieu Boogaerts séduit. Il nous touche, nous fait sourire. Au début.
Après quatre chansons, on commence à se lasser du personnage, on attend le concert. En effet, les accords sont égrenés sur des paroles nues, des mots bout à bout qui flottent dans nos têtes quelques instants mais pour aussitôt retomber. Le concert ne vient pas. Le taxi pour nous emporter loin de ce monde triste ne vient pas. Ou si, il vient mais on nous a trompé sur la marchandise. Trompé, pas au point de voir arriver un cheval, une calèche. Non, juste un taxi rouge alors qu’on nous l’avait promis jaune. Rouge de l’humour, du one man show, de la vie. Rouge au lieu de jaune. Jaune de musique, de celle qui vous emmène dans un autre univers, vous ensorcelle, vous séduit par ses mélodies et ses mots. On assiste à une sorte de sktech musical, pourquoi pas ? On rigole, ça fait du bien de rire dans ce monde de brutes, de crise mais l’attente n’est pas comblée. Nous sommes surpris, désarçonnés (non toujours pas de cheval). Le temps de reprendre ses esprits, la magie est déjà censée avoir opérée. Le monde de Mathieu Boogaerts nous reste fermé.
Nous aimons, nous croyons en Mathieu Boogaerts, en son talent… d’humoriste. Nous l’admirons pour sa capacité à captiver le public. Nous pensons qu’il pourrait en séduire un encore plus grand public s’il accentuait son côté humoristique. Et, cette fois, aucun doute, nous resterions sans voix.