Et si on parlait un peu des partenariats ?
Dirigeons-nous vers l’autre côté du décor pour découvrir un peu les rouages d’une organisation pas piquée des hannetons, avec Adrien Champas, co-responsable des partenariats depuis deux ans.
En effet, cette édition paraît bien être l’aboutissement de ce projet né un peu par hasard il y a 8 ans : ouvrir au festival de nouvelles possibilités grâce à une relation plus forte avec les entreprises. C’est suite à plusieurs demandes de celles-ci que se met alors en place un carré VIP, à l’époque plutôt informel, qui offre un espace de confort et de discussions pour les membres d’entreprises partenaires. C’est une première pour Mythos qui jusque là trouvait l’essentiel de ses ressources dans ses recettes et les subventions publiques.
Mais le deuxième acte de cette dynamique, nous raconte Adrien Champas, se situe à la clôture de l’édition 2016. Convaincu de la nécessité d’avoir une offre claire vis-à-vis des entreprises, le festival fait alors appel à Adrien, gérant de la société Cult & Com, société spécialisée dans la gestion et le développement du financement privé pour les évènements culturels. À l’époque, il s’agit de répondre à différents besoins provoqués par les évolutions du secteur culturel : la chute des ventes de CD qui fait grimper les cachets artistiques en flèche, des aides publiques ne suivant pas les variations des chiffre d’affaires des festivals voire l’augmentation de certains frais techniques comme la sécurité sont autant de phénomènes qui favorisent cette nouvelle orientation. Mais au-delà de ces aspects pratiques, le véritable avantage des partenariats privés est de pouvoir échanger avec les entreprises. Ces liens avec les entreprises se font d’abord autour de l’intérêt commun pour les spectacles d’oralité que peut proposer Mythos et c’est bien cela qui rend d’autant plus enrichissant le fait de travailler avec des entreprises privées.
Mythos a ainsi mis en place depuis l’année dernière une politique autour de deux axes : le premier étant le perfectionnement de son offre VIP. Désormais, il existe un véritable espace dans le festival qui permet de développer la cohésion entre entreprises, d’améliorer les relations clients. C’est un point fort et convivial de cette offre qui est faîte aux entreprises. Le second axe, plus classique, est bien sûr le sponsoring qui permet à Mythos d’obtenir des fonds en offrant aux entreprises d’associer leur image à celle du festival. Dans une dimension plus formelle, on trouve également le mécénat qui constitue le traditionnel échange d’un don privé contre une déduction d’impôts de 60%. Mais ça ne s’arrête pas là, rappelle Adrien. En effet, se créent durant ce premier temps un club partenaires, un club mécènes, qui permet aux entreprises de se rencontrer dans un environnement propice offert par Mythos. Deux à trois événements sont ainsi organisés durant l’année afin de favoriser cette communication.
Et cette année, c’est le moment des récolter le fruit de ces efforts. En effet, contrairement à l’année de lancement en 2017 où cette offre était restée plus informelle, cette édition 2018 constitue un aboutissement. Le nombre de partenaires a plus que doublé, se traduisant ainsi par une hausse du budget apporté par les partenariats de 250 à 300%. « Cela va dans le bon sens et cela permet de faire plus de choses tout en faisant en sorte que le festival reste accessible » précise Adrien Champas.
Et pour Mythos ? Eh bien, « C’est une année importante qui vient confirmer notre stratégie et nous offre une belle concrétisation » dit Adrien Champas avec enthousiasme, « C’est génial de voir que derrière l’aspect financier, on arrive à des choses plus riches et on s’ouvre à d’autres problématiques. Ça nous permet aussi de voir autrement les façons d’organiser un festival ».