Samedi 29 mars, 18h pile. Barbara Pravi démarre la soirée en beauté avec son célèbre titre « voilà », présenté en 2012 à l’Eurovision. Dès son entrée sur scène, cette artiste engagée met le feu au chapiteau et des étoiles pleins nos yeux.
Si les projecteurs ont révélé une jeune artiste de 31 ans, Barbara Pravi n’en est pas moins une femme impressionnante. Une Femme avec un grand ‘F’. Une femme d’une humanité vraie. Authentique, captivante et dynamique.
Un personnage à part entière.
Autrice-compositrice et interprète, Barbara ne se contente pas de chanter. À travers son concert, elle raconte aussi des histoires. Elle envoûte son public et l’emmène à sa suite.
En ce samedi après-midi, la première histoire est celle de Mahsa Amini, femme iranienne tuée en 2022 parce qu’elle ne portait pas son voile. Sa mort fait souffler un vent de révolte sur le pays. Certains iraniens, hommes et femmes, descendent dans les rues et s’unissent pour défendre leurs libertés.
Le récit de cette tragédie est suivi de la chanson « Marianne », aux paroles féministes et engagées. Et puis, au milieu de la chanson, le rythme ralentit…
Les spots du chapiteau se mettent alors à diffuser une lumière bleutée, et Barbara Pravi envoûte les festivaliers en interprétant un chant iranien. C’est un chant fédérateur. Un chant de révolte. Une ode à la liberté. L’émotion est palpable dans le public, et le moment est d’une rare intensité.
Au cours de la soirée, l’artiste change de tenue afin de faire vivre ses textes. Elle nous transporte ainsi dans son univers.
Pour interpréter son titre « exister », elle porte par exemple une veste sombre, celle du businessman ou de l’homme politique. Elle nous offre alors une chanson riche de sens; une subtile dénonciation du monde dans lequel nous vivons. Un monde gouverné sans pitié par ceux qui ont de l’argent. Les mots sont justes et poignants.
L’artiste se donne pleinement au public, et ne retient pas son énergie. Elle réalise un véritable show. Elle ne s’excuse pas des mots qu’elle prononce, bien au contraire. Elle leur donne une portée plus forte encore par l’interprétation théâtrale qu’elle en fait. Elle prend sa place sur scène et assume pleinement ses positions.
De plus, la jeune artiste ne dit pas tout avec sa voix ; elle vit ses chansons.
Ses titres abordent des sujets divers et prennent des formes variées. Successivement, elle dénonce, défend les causes qui lui sont chères, félicite, encourage, ou donne de l’espoir.
Parmis les titres marquants de la soirée, la chanson « La femme » : inutile de préciser que la cause féminine est importante aux yeux de l’artiste. Vêtue d’une robe rouge, elle semble enflammer la scène. Elle vit le moment à 200%. Elle a une énergie folle et la partage, l’offre à son public.
18h57, le moment est déjà celui des dernières chansons. Après « Bravo » – une chanson s’adressant personnellement à chacun des auditeurs et un vrai hymne à la vie -, Barbara termine son concert avec un titre inspiré de ses origines : « La Pieva » (ou ‘Chez moi’).
Elle chante en hommage à ceux dont elle a hérité ce qu’elle est aujourd’hui. Elle fait chanter tout le chapiteau, et descend même au milieu du public pour partager un moment avec les spectateurs.
Ce concert se vit comme une rencontre. Merci pour cette belle énergie transmise, ce dynamisme et cet engagement sincère. Merci pour l’authenticité de ce moment. Merci à la diva qu’est Barbara Pravi. Et Bravo.
Photos © Killian Madouas