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Mythos 2015

« Un extraterrestre dans sa soucoupe volante »

Dehors, la nuit est tombée, la buvette est comble, les tables qui l’entourent le sont tout autant malgré la petite fraîcheur qui s’installe. Les réverbères installés à l’occasion pour le festival sont là pour nous réchauffer. La foule commence doucement à se masser dans la queue (sans mauvais jeu de mots) pour le concert du soir.

 

Il est 22h15 quand je traverse la passerelle du cabaret botanique. Le portillon passé, c’est là que je trouve la chaleur. La chaleur des gens, la chaleur des lieux. Ambiance cosy, le cirque est déjà à moitié plein. La scène plongée dans le noir, c’est dans la lumière tamisée du magic mirror que se retrouvent les gens. Sur fond de soul, on boit un verre au coin d’une table, on papote, on recherche ses amis ou on attend bien sagement face à la scène. Chacun sa façon de patienter.

 

Il est 22h30 passé quand l’éclairage de la salle s’atténue pour laisser la scène s’illuminer. Les discussions entamées sont interrompues, les gens s’avancent vers la scène ou se perchent sur les banquettes à l’arrière. Chacun essaie d’entrevoir la silhouette de la personnalité du soir. Et ce soir, c’est Arthur H au cabaret botanique du festival Mythos !

 

Des applaudissements éclatent. Puis tout le monde se calme pour écouter les premières notes du piano de l’artiste. Veste cuir, style un peu débraillé, c’est avec L’autre côté de la lune qu’Arthur H ouvre le bal. Ses musiciens l’accompagnent ensuite sur La ballade des clandestins. La foule commence à se laisser emporter par le rythme entraînant du piano, des guitares et de la batterie. Beaucoup de verres vides sont posés sur les tables, tout le monde est tourné dans la même direction, le public est silencieux, ce sont maintenant les oreilles qui parlent.

 

C’est après son troisième morceau qu’Arthur H sort de derrière son piano pour venir sur le devant la scène. Il se présente ce soir comme « un extraterrestre dans une soucoupe volante ». Bienvenue dans l’imaginaire d’Arthur H. C’est clair, il veut nous embarquer, nous faire « quitter Rennes, une ville triste, avec peu de musique et peu d’alcool » nous lance-t-il. Il sait où il est tombé … il est prêt à nous faire décoller. Enthousiaste, le public s’en va découvrir son univers volontiers.

 

D’une chanson à l’autre, les rythmes changent du tout au tout … il nous fait voyager. D’une voix aigüe, presque féminine, à une voix grave et rauque qui lui parait plus naturelle, c’est un spécimen mystérieux qui se présente à nous ce soir. Autour d’une histoire un peu déjantée et une ambiance intergalactique, il nous envoie une « musique des sphères rétablissant l’harmonie du chaos ». Oui, j’ai bien dit : mystérieux.

 

Après un « aparté scientifique » pour nous expliquer pourquoi les arbres sont costauds, cet OVNI se joue des ombres pour passer de l’autre côté de la lune. Sa veste ornée d’une guirlande lumineuse scintille maintenant, ce « bandit de New York City » «et « ses cosmonautes musiciens » s’enflamment pour nous faire partager leur univers.

 

Les morceaux qui suivent nous font respirer l’air qui nous est plus habituel. Après s’être fait désiré comme il se doit, Arthur H renchérit, en nous présentant La caissière du Super posté dans un caddie lumineux. Un mec mystérieux, des morceaux caméléons, un univers déjanté.

Ouais, Arthur H au cabaret botanique ou « un extraterrestre dans sa soucoupe volante », il a raison, ça lui sied plutôt bien !