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Mythos 2015

Un jeudi de printemps au Cabaret

Hier soir au Cabaret Botanique, c’était soirée pop. Au programme : Ben Mazué, suivi de Charlie Winston et du DJ set de Barbes et Velours.

Ben Mazué a privilégié une ambiance intimiste, places assises. Sur scène, juste son pianiste pour l’accompagner, et lui à la guitare. Selon ses propres dires, son spectacle se situe entre stand up et récits de vie en chansons tirés de son dernier album « 33 ans ». C’est avec humour et fausse prétention que l’artiste s’est mis le public dans la poche dès les premières minutes. Tout en parlant de sujets graves, Ben Mazué parvient a rendre ses thèmes légers. On passe ainsi d’une fausse mise en scène à l’américaine dans laquelle il se voit décerner un Grammy Award à un hommage poignant dédié à sa mère dans la chanson « Vivant ». L’instant d’après, la mort est dédramatisée, on en rit même en écoutant la réponse de sa mère dans une lettre fictive écrite depuis le paradis aux allures de « Lubéron au printemps ».  Pour résumer, Ben Mazué c’est : le talent de raconter des choses simples tout en poésie, des emprunts au hip hop et au slam, une richesse dans ses textes et une grande générosité qui a su dérider le cabaret, les jeunes aussi bien que les moins jeunes qui avaient investi les places assises.

On sort du cabaret et on change d’ambiance une heure plus tard avec Charlie Winston. Debout, un public déjà conquis acclame dès son apparition le « vagabond » (qui nous précise dans un français des plus honorables qu’il vient de s’acheter sa première maison). Accompagné d’un clavier et d’une batterie, il reprend ses titres de manière inédite, des plus connus à ceux qui n’ont pas envahis les ondes. On assiste alors à une reprise épurée de « I Love Your Smile » seul au piano qui, contre toute attente, a du rappeler à plus d’un le style et la voix d’un Ray Charles. Alors qu’il tente – parfois difficilement – de nous parler en français, il n’hésite pas à se montrer complice voire gentiment moqueur lorsqu’une spectatrice impatiente lui crie de parler anglais. Pendant un peu plus d’une heure nous avons assisté à un concert qui a su faire monter l’ambiance dans le Cabaret Botanique. Charlie Winston a tenté de tromper son public sur la dernière chanson en proposant une intro différente de « Hobo » mais personne ne s’est laissé tromper. Bref, une belle manière de terminer le concert en apothéose.

Changement de public alors que le DJ set de Barbes et Velours s’annonce. Il fait encore chaud malgré l’heure tardive, des dizaines de groupes d’étudiants investissent les lieux en grande forme et transforment l’atmosphère du Thabor. Le grand chapiteau qui s’est vidé après le concert de Charlie Winston se remplira doucement mais sûrement, au son de mashups qui mélangent notamment Rapper’s Delight et Another One Bites The Dust, ou encore des indémodables comme « Killing In The Name Of » ou « Jump Around ». Jusqu’à trois heures du matin, le DJ set du Thabor a été, dans Rennes, encore une fois, la preuve que Mythos est un festival carrément frais avec une bête de prog !