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Mythos 2014

Atmosphère Mythos

Lundi 21 avril. 18H15. Le festival ne semble pas prêt de se finir.

C’est qu’il fait beau. Il y a beau y avoir quelques nuages, tirant parfois sur le gris, cela ne suffit pas à nous dissimuler le soleil. Il fait beau. Et quand il fait beau, le rennais sort. Il sort profiter du beau temps, il s’installe au Thabor. Profiter d’un peu d’air pur, de lumière naturelle, de la chaleur du soleil, de la verdure du parc. Et puis profiter de l’atmosphère du festival. Ca sent bon la soif de vivre, ça sent la joyeuse animation, une quiétude turbulente.  On se pose dans l’herbe, on profite. On profite, tout simplement.  On profite du temps présent, on profite de toute cette bonne humeur ambiante, qui nous fait un bien fou en ces temps de grisaille.

Les enfants sont de sortie. On les voit courir, se chamailler, jouer dans l’herbe, jouer dans les copeaux de bois, jouer ensemble. Jouer quoi. Ils pleurent aussi, parfois. « Non, il faut rentrer ! » « Mais je veux paaaas ! » Ils déambulent partout, se glissent entre les adultes, observent toute cette animation, curieux. Inoffensive séquelle de la boom, qui a eu lieu il y a peu.

Les parents veillent, un peu, profitent aussi, largement. Assis, ou allongés dans l’herbe, ou dans les transats, pour les plus chanceux. Debout sur le plateau, entre les deux Magic Mirror. Ils tournoient, s’amoncellent autour des deux buvettes, puis s’en éloignent à nouveau, une fois servis, jusqu’au prochain voyage. Il y a une atmosphère de vacances, de relâchement général. Le week-end est long, on en profite. On discute, on boit sa bière,  posé, tranquille. Ou, mieux encore, peut-être, on ne fait rien du tout. Absolument rien. On se contente de profiter, profiter du beau temps, de l’atmosphère, de ces moments agréables, de la vie, de tout cela à la fois.

On est venu en famille, on est venu entre amis, ou bien seul. Un caniche gambade, curieux, entre tous ces gens indifférents, renifle, revient vers le transat de son maître lorsque celui-ci le rappelle, joue un peu avec lui, le laisse repartir. L’heure passe, les gens restent. Quelques familles, partent, mais la plupart restent là. Allongés sur leurs manteaux. Avachis sur les transats. Assis en tailleur, ou les jambes repliées, étalés sur le côté, debout, à discuter, ou accoudés sur le rebord d’une buvette, un verre à la main, ou un billet, encore, pour les derniers arrivés. Les deux pour ceux qui reviennent s’abreuver.

Le brouhaha des conversations, quelques voix, quelques discussions qui percent, ça et là. Les exclamations des enfants, que l’on perçoit plus nettement, tout  ces petits chocs qui viennent de la buvette proche – un verre qui tombe, ou un fut de bière à changer. Les basses du Cabaret botanique, où l’on doit commencer à faire les balances pour le concert de Thomas Dutronc.  Des grains de pissenlits qui flottent, un peu partout, portées par les courants d’air. La fumée d’une cigarette, qui s’enroule sur elle-même, son odeur âcre emplissant l’air. Un ou deux oiseaux passent, la lumière décroit un instant alors que le soleil se voile.

Finalement, le Thabor se vide, progressivement, au fur et à mesure que le cabaret botanique se remplit.  La queue s’étend, occupe toute la longueur du plateau séparant les deux magic mirror, se résorbe progressivement,  alors que les portes béantes avalent leur millier de spectateurs.

19h sonne, il fait un peu plus frais, un peu plus gris. Le parc se fait peut être un peu moins vivant, un peu plus gis, mais l’atmosphère reste la même. Toujours les mêmes discussions, toujours les mêmes mouvements, allant et venant jusqu’aux buvettes, comme la marée.  Toujours la même bonne humeur, le même bonheur, de profiter de l’instant. De cette ambiance printanière, de cette ambiance festive,  de cette ambiance vivante et joyeuse, toujours.

C’est l’ambiance du festival Mythos, et ça fait du bien.