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Mythos 2015

A huit clos ; sans angoisse.

« On fait le tour, je suis troublé », voici ce qu’un homme m’a confié, sortant de cette bulle d’intimité. Ce « spectacle » est l’expérience d’une ronde des perceptions symboliques, qui ne gravitent que par moi. Pourtant je m’échappe par le miroir, et ne réapparait que lorsqu’il s’agit d’écouter.
Dans ce confiné rouge et noir, l’expérience me pousse à imaginer qui pourrait être l’autre, et mon rapport à lui. Le trouble est faute à l’autre, qui me captive dans ce que j’attends de lui et par ce qu’il dit de moi. Si dans cette solitude interactive, dire n’est plus trahir, je m’inquiète de ce que l’autre croit de moi? Pourquoi m’interprète-t-il comme je ne l’ai pas voulu. S’appelle-t-elle Laëtitia ; car c’est ainsi que je la vois.

Pourtant je vous avoue, pour ma part, ce n’est pas le sentiment du trouble que j’ai retenu. Il n’y avait pas d’angoisse à s’être réfléchis; mais seulement la douceur de s’être bien pensé. C’est l’exercice d’écouter ce qu’un visage inspire et ce que votre voix a à nous livrer. C’est l’épreuve d’aimer son reflet par les autres, sans la honte et dans une amère gaieté.

Cette expérience est une belle complexité, je ne vous révélerais rien. Engagez-vous dans cette mise au point. Et penser simplement, que s’il est une chose que le spectacle vous amènera à regretter, c’est de n’avoir pas su parler avec toute l’honnêteté qu’il vous été possible de lui accorder.