Mythos, ça vous donne vite un petit creux… voir un gros. Ça tombe bien, juste en face du magic mirror se dresse son frère jumeau, le Cannibale Cabaret Resto.
Gastronome du dimanche, j’ai immédiatement adhéré au concept « d’un jour un chef ». Pour des prix abordables (une quinzaine d’euros), des chefs rennais proposent chacun un menu. Les styles de cuisine sont différents, il y en a pour tous les goûts : rustique, exotique, audacieux… J’ai donc poussé les portes de ce restaurant chaleureux sans hésitation.
N’ayant (malheuresement) pas pu goûter les menus proposés par de chacun des chefs, je vais tenter de retranscrire en mot celui que j’ai eu le plaisir de déguster : il s’agit du menu proposé samedi soir par le chef Samir Hanza, du restaurant La réserve. Le chef proposait deux entrées aux choix et un plat unique.
En entrée, j’ai choisi la Terrine de foie de volailles aux trompettes de la mort.
Quand on pense à une terrine, c’est tout de suite le duo terrine-pain de campagne qui nous vient à l’esprit, dégustée en toasts ou sur un coin de table en cas de petit creux. Pour ma part, j’ai eu la bonne surprise de voir arriver une assiette au dressage appliqué, fin et graphique. Ma terrine ressemblait à un petit muffin, posée sur un zigzag de sauce, le tout sans aucune bavure. Une petite salade de roquette assaisonnée et des petits cornichons emboîtés complétaient l’ensemble, et, touche finale, l’assiette contenait une petite cuillère remplie de confit d’oignon.
A la dégustation, l’assiette semblait tenir ses promesses. La roquette et la confiture d’oignon relevaient parfaitement le foie de volaille, et la présence des petits cornichons avaient de quoi ravir les puristes de la terrine. Seul petit bémol : j’ai peu retrouvé le goût des trompettes de la mort dans la terrine, et le petit trait de sauce a vite séché.
L’entrée était tout de même très réussie, puisque la terrine nous était présentée avec un festival de saveurs. A noter enfin que contrairement à certaines entrées, celle-ci était vraiment nourrissante !
On passe ensuite au plat, qui promet d’être étonnant : « Cabillaud en croûte de chorizo, mousseline de pannais, beurre au curcuma ». Le plat garde le charme de l’entrée. Le graphisme réside cette fois dans les couleurs : le jaune éclatant du beurre au curcuma est joliment contrasté par la croûte au chorizo d’un rouge profond. Enfin, on retrouve la finesse, avec un beurre de curcuma versé d’un seul côté seulement.
Lorsqu’on déguste ce plat, on est séduits par l’association de la purée de panais très douce et de la croûte de chorizo qui vient pimenter très légèrement l’ensemble. Le beurre de curcuma apporte une saveur supplémentaire, mais le petit plus selon moi réside véritablement dans les petites herbes, disposées délicatement au dessus du poisson : l’anis, la ciboulette et d’autres jeunes pousses relèvent agréablement la chaire du cabillaud. J’ai cependant regretté que la croûte ne soit pas plus croustillante. Mais là encore, à l’issue de ce plat, l’estomac et les papilles sont ravies.
C’est donc une belle histoire que nous livre le chef Samir Hanza : celle d’ingrédients à priori ordinaires (le cabillaud et la terrine), sublimés avec une finesse et un esthétisme certains. Le tout en symbiose avec l’esprit de Mythos : le partage, la convivialité, la poésie.