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Mythos 2022

Janie nous fait danser la macarena sous le froid de 18 heures

Un dimanche après-midi froid d’avril, la jeune et talentueuse Janie a fait pleurer et danser un public au rendez-vous devant la Scène 17. Pour son deuxième festival elle a oscillé entre piano-voix et pop retro plus rythmée. Une très bonne surprise qui saura séduire les nostalgiques de tous les âges.

Parti ce matin des Côtes-d’Armor, de la neige derrière les fenêtres, je ne m’attendais pas à m’assoupir dans un transat sur les pelouses du Thabor en cette fin de dimanche après-midi. 16h36, message sur mon téléphone : « T’es là ? Y’a un concert gratuit au Thabor cette aprèm ». Une nouvelle fois je reporterai donc mon travail au lendemain, écouteurs dans les oreilles, je me dirige vers mon premier concert au Festival Mythos. Le parc est calme mais l’air de jeux bondée, il ne doit pas faire plus de cinq degrés.

Je suis quelques passants qui ont l’air sûrs de savoir où ils vont, mon regard se perd sur les barrières entourant une grande allée, je reconnais Vincent Dedienne derrière l’une d’entre elle, mon idole. La magie du festival fait ses premiers effets. Rapidement je commence à piétiner, il y a du monde devant la Scène 17 pour assister au concert de Janie, je n’en ai alors jamais entendu parler. En retard, je trouve une place ni trop près pour ne gêner personne par ma grande taille, ni trop loin pour apprécier le décor. Ce décor, il est simple : un vase orange rétro contenant des fausses marguerites, qui s’envoleront des mains de l’artiste à celles du public en fin de concert.

Janie est douce, sa voix est comme le vent froid qui ne souffle pas cet après-midi là. Ses chansons noires et blanches contrastent avec sa tenue, un blazer rose, un pantalon vert pastel et une chevelure blonde, la même qu’on voit sur la pochette d’Évidemment, l’album de France Gall, dont nul ne doute que Janie est tombée dedans quand elle était petite.

Janie, « ça sonne comme un chanson sur Nostalgie », c’est même elle qui le dit, une chanson triste qui fait couler quelques larmes aux premiers rangs, mais aussi une chanson qui peut donner envie de bouger les épaules au rythme du piano. La jeune chanteuse est émue, pour le
« deuxième festival de sa vie ». Elle alterne mélodies douces et sourires dansants, surfant sur la vague vintage, on pense évidemment à la reine du disco Juliette Armanet ou à la jeune belge Iliona en la voyant, elle qui parviendra à faire se dessiner des lignes pour danser avec le public… la macarena.

C’est donc ça Janie, une voix qui nous caresse, une allure nostalgique, des notes mélancoliques qui savent faire ressortir le meilleur des années Gall et Berger et réunir ainsi les générations devant la Scène 17 du festival rennais, un dimanche d’avril où l’on ne peut se découvrir d’un fil. « Parfois il me semble que c’est un chant. Parfois un gémissement. Ou un murmure. ». Une plainte ces mots, de la poétesse bretonne Angela Duval, née un 3 avril comme ce jour de festival, décrivent avec justesse l’impression que m’a laissé Janie. 

20h14, ce n’est plus la neige mais le soleil qui apparaît derrière les nuages, une belle fin de journée, mais demain je travaillerais. Une première impression prometteuse donc, dans l’allée aux lampadaires rouges du Festival Mythos.

Ewen Dubée
Photo © Jean-Adrien Morandeau
Vidéo © Eddy Tertrais