M.
Treizième lettre de l’alphabet. Deux arches adossées dos à dos, trois piliers, quatre traits.
Un simple lettre, qui se décline sagement, à la manière de ces tables de multiplication qui ont bercé notre enfance. M (le maudit), M&M’s, MMM (Manech aime Mathilde, dans Un Long Dimanche de Fiançailles)…
Pas pour l’équipe du festival Mythos. Brusquement, un vent de folie souffle sur l’arithmétique alphabétique, la lettre se mue en exponentielle, prend son essor, s’envole brusquement vers l’infini. Ce n’est plus un vulgaire caractère, ce M se fait métamorphe, oiseau multiforme, ne se posant qu’au creux de nos rêves les plus fous. Mythos ne craint pas l’allitération. « Quel est votre M préféré », nous demande cette affiche dans le hall des Champs Libres. « Laissez pousser vos pensées, et faites vibrer le M qui est en vous ! » Alors, timidement, la lettre volatile, encore timide, s’extirpe de ce coin de nos cervelles, s’envole sur le fil d’un marqueur noir, pour déposer ses plumes post-it sur la paroi qui lui fait face.
Au gré de nos désirs, l’oiseau caractériel se fait Marée, Marge, Monde, Mars…
Qu’on le voit animal, et il se mue en Morue, Mygale, Mouche, Mammouth.
Qu’on l’excite, qu’on l’embête, il devient Mauvais, Méchant, Moqueur.
Se faufilant dans notre oreille, se lovant au creux de notre gorge, il se fait Murmure, puis Musique.
Egocentrique, ce M, c’est Moi, Moi, et encore Moi, interminable Monologue.
Sous une patte enfantine, ce M, c’est Maman, aussi.
Militant, Magique, Merveilleux, ce M, c’est Mythos, et c’est la marque de tous ceux qui participent à cette affiche collaborative, qui unissent tous ces M minuscules qui vibrent en eux pour former ce majestueux M majuscule.
Ce M, cet oiseau fou, c’est vous, c’est moi, c’est eux. C’est nous tous. Toutes ces personnes, ces anonymes passants, ces chanteurs, ces conteurs que possède la scène, l’équipe du festival, ou celle de ce blog, qui sont au final réunis par une même quête, une même ambition. Celle de trouver le bon mot. Avec un M.