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Mythos 2014

A vos marques…

Préparez-vous. Mythos s’apprête à débouler dans Rennes, et même au-delà. C’est que son équipe semble fin prête pour nous envoyer, une fois de plus, du rêve. Ou, plus prosaïquement, des mots. Des images. Des mélodies. Des émotions, aussi. Tout ce qu’on aime. Et ils le savent, en plus. Ils en jouent. On le sent bien, quand ils parlent du programme, des spectacles à venir. Ils veulent nous faire baver d’envie. Il faut bien avouer qu’ils sont parfaitement rodés à l’exercice. Ils sont sur leur terrain de prédilection. Ils savent parfaitement quelles informations nous lâcher pour nous appâter, pour  nous allécher. Et lesquelles garder précieusement entre eux. Pour ne pas nous gâcher le spectacle, vous comprenez bien.

Il fallait une occasion pour présenter le programme de ce buffet culturel (vous savez, ce genre de buffet sur lequel on se rue tout de suite pour tout manger, parce qu’il y a trop de choses qui ont l’air bonnes). Appelons ça une conférence de presse, et organisons ça le 20 février. C’est toujours bien les jeudis. Ca commence à sentir le week-end, mais on reste résolument les pieds dans la semaine. Alors que les QG de campagne fleurissent un peu partout dans Rennes, l’équipe du festival nous accueille au théâtre de la Parcheminerie, gracieusement prêté  par le TNB pour héberger les bureaux de Mythos, pour héberger les rouages de toute cette machinerie festivalière, qui chaque année se met en branle progressivement, et tourne de plus en plus vite jusqu’au mois d’avril. Les membres de l’équipes travaillent au niveau de l’accueil, ou dans les bureaux, derrière les coulisses. Nous, on est conviés à participer à la conférence de presse dans le foyer du théâtre, à l’étage. L’endroit est particulièrement douillet, l’atmosphère chaleureuse. L’accueil qui nous est réservé l’est encore plus. Le petit déjeuner nous est offert, avec viennoiseries, boissons chaudes, jus d’orange. Après ça, on ne peut plus dire que du bien du festival, et prêter la plus grande attention à ce qui va être dit – en digérant discrètement. Les discussions vont bon train, les invités se pressent autour du bar. On devine qu’il y a là de nombreux responsables culturels des environs plus ou moins immédiats. Une caméra est présente aussi, qui filme tout ce beau monde. Et  puis, rassasié, on s’assied sur ces chaises qui occupent les trois-quarts de la salle, parés pour la suite. On est quand même venus découvrir le programme.

Face à une foule affamée (de curiosités culturelles, on a déjà petit-déjeuner), Emilie Audren, Kevin Douvillez et Mael Le Goff s’installent, commencent les présentations. La bonne humeur est de mise. On les comprend. C’est leur programmation, leurs coups de cœurs qu’ils doivent présenter, qu’ils nous présentent avec plaisir. On commence en douceur, avec les nouveaux lieux inaugurés cette année par le festival, l’Opéra de Rennes, la salle de la Cité, rénovée. Et puis on commence à éplucher, méthodiquement, le programme prévisionnel qui nous a été distribué. On découvre les noms, des artistes, des spectacles. On essaie, avec plus ou moins de succès, d’en prononcer quelques uns. Les non-germanistes, amusez-vous avec Weltanschauung. Et puis, sans trop prêter attention à l’heure qui passe, les trois responsables habillent ces noms inconnus, dévoilent les promesse du crû 2014. Ils nous tissent déjà les émotions, les atmosphères hétéroclites de ce festival.

Des atmosphères sombres, sur des sujets délicats. La dépression, avec Rendez-vous gare de l’Est de Guillaume Vincent. Ou un « oratorio pour un monde en ruine » avec le Corpus Frichti de la compagnie Dor An Avel.

Des atmosphères « velours et poussière », avec la soirée du jeudi 17 avril sous le chapiteau du Cabaret Botanique, et l’ambiance du folk américain de Moriarty.

Et tant d’autres…

On nous promet de l’époustouflant, du fantastique, de l’aérien… Des performances artistiques, de la parole, de la belle parole. On nous présente tous ces petits coups de cœur, qui émaillent le programme présenté. On reste là, un peu désorientés face à toutes ces nouveautés inconnues, face à toutes ces promesses audacieuses. On y est, on veut y être. On en oublierait presque que la conférence est déjà terminée, en retard mais on ne le regrette pas. On en oublierait presque qu’il faut déjà quitter le confort douillet et l’ambiance chaleureuse du théâtre de la Parcheminerie pour s’orienter vers des appétits plus terrestres. Et satisfaire son ventre qui gargouille pendant que l’esprit digère avec délice.