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Mythos 2023

Mythos 2023 commence tout feu tout flamme !

Le Warm up de Mythos a eu lieu mardi soir au Liberté. C’était complet, il faisait chaud et ça annonce la couleur. Paillette, intimité et danse enflammée : un échauffement en beauté pour le festival qui laisse présager une excellente 26ème édition.

Complet depuis plusieurs semaines, le concert de la nouvelle reine du disco avait ce mardi un avant goût particulier de Mythos en approche : une soirée en trois parties, un public motivé et de la musique en folie.

Si on savait donc pourquoi on venait, à savoir Juliette Armanet, des surprises sont venues s’ajouter aux festivités.

Laisser passer le temps glacial de la file d’attente avant d’entrer, c’est d’abord le claviériste Paul Prieur, accompagné de son batteur qui a ouvert la soirée. Le set court, mais suffisant pour se faire une idée de la proposition du jeune artiste a été rejoint timidement par le public avant que la salle ne soit bondée. Une voix suave et autotunée  (pas sans rappeler le style de Sébastien Tellier), à laquelle viennent s’ajouter des notes clavier et une batterie rythmée, voilà comment on pourrait présenter Paul Prier. Plus que de susciter l’acclamation du public qui parlait encore à cœur joie, ce que montre cette première première partie c’est aussi et surtout ce qui attend les festivaliers et festivalières en avril. En effet, à l’affiche des noms qui n’ont plus à se faire sur la scène électro pop française, on pense notamment à Flavien Berger ou au duo Agar Agar.

Un micro concert toutefois sympathique, pas soumis, encore, à l’injonction d’ambiancer la salle, Paul prier a assuré la musique de fond d’un apéritif réussi, comme ceux qu’on a hâte de revivre au Thabor sous (on l’espère) le soleil printanier.

C’est ensuite Lucky love, accompagné d’un claviériste en kilte et d’un guitariste qui est entré en scène, avant celle qu’il a plusieurs fois appelé  »juju ». Lunette de soleil au nez, pantalon rouge, longue veste blanche et sourire aux lèvres, il est parvenu à faire se taire la salle pour entonner ses morceaux anglais/français aux paroles profondes et imagées.  »Tendresse, tendresse » comme il le chante dans un morceau, (dont le clip sorti récemment est chorégraphié par le danseur en vogue Léo Walk) il y en a dans la salle du Liberté, qui a observé l’artiste enlever les épaisseurs une à une au fur et à mesure des morceaux. Oscillant entre une voix grave à la Bashung et des beats electro presque violents, on a l’impression d’assister aux prémices d’une carrière qui s’annonce prometteuse et à suivre, comme sait nous en offrir le festival rennais. Ajoutez à cela une présence scénique absolument scotchante, dans un espace réduit cachant encore le décor grandiose de Juliette Armanet. Un corps bougeant sauvagement, et surtout l’impression que Lucky Love est heureux d’être là, son sourire et son front humide ne le cachent pas.

Le chanteur poète, avant de laisser la scène a aussi fait faire un doigt d’honneur au patriarcat au public du Liberté avant de remixer son titre  »Masculinity ». Sa masculinité, il l’a montré dans toutes les nuances de sa profondeur et sensibilité, une mise à nu au sens propre et figuré.

Profondeur et sensibilité, d’autres noms la porteront en avril, du mystère de la découverte des transmusicales Zaho de Sagazan, en passant par le théâtre avec « Comment avouer son amour quand on ne sait pas le mot pour le dire ? », la composition de Nicolas Petisoff et Denis Malard.

Assez parlé, accueillons Juliette Armanet, qui d’autre aurait pu mieux ouvrir une édition que cette rockstar affirmée ? Boum boum baby, les cœurs battent fort dès son entrée. La fille de Véronique Sanson et Freddy Mercury a enchaîné ses morceaux devenus des tubes intergénérationnels, du dernier jour du disco à flamme. Enflammer le public ça elle l’a fait, alternant les tenues et les instrumentales ré-arrangées. Un doux mélange de dance-floor disco, de folie rock et de piano-voix, ce concert rodé au millimètre a laissé s’échapper la spontanéité et l’autodérision de la nouvelle voix de la chanson française, perchée sur ces plate-formes louboutins et vêtue de ses combis pailletées.

À ses sourcils animés, son souffle court, et une gorgée de bière empruntée, Juliette Armanet s’est dévoilée et a fait se lever les briquets. Des étoiles dans les yeux, « le rouge aux joues », la sueur au front et la chaleur au cœur, on espère revivre ça à la folie sous le Cabaret Botanique et ailleurs.

2h de concert à fond, même dans les moments d’émotions, notamment quand la star traverse la fosse en slalomant entre les slows pour retrouver son piano, qu’elle plaisante un peu avant de nous inviter à penser à ces amis du passé avec lesquels on aimerait tout réparer, le sien s’appelle « Michel ».

Retour sur scène, danse passionnée et fumigène enflammé, sonne l’heure de la fin. La scène, ou plutôt le ring où elle a levé le point et brûlé le feu, on sent qu’elle ne veut pas la quitter, et nous on ne s’en est pas lassés.

Ça tombe bien, le festival commence dans un mois… !

Ewen Dubée