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Mythos 2013 Texte

Mythos derrière les fourneaux

Commencer par éplucher cinquante kilos de patates et finir par confectionner de superbes samossas aux légumes : telle est l’évolution que tout bon bénévole restauration à Mythos peut lui-même tester au cours de trois jours sur le site. Vendredi matin, dès huit heures trente, Nathalie, l’une des chefs, prépare des tourtes à la viande pour le déjeuner du personnel. L’ambiance est familiale, plutôt rassurante pour votre rédactrice un brin stressée de devoir s’adapter en milieu inconnu. « J’ai vu une dame, avec un grand chapeau noir…C’était Lou Doillon ! » – « Tu as vu Lou Doillon ? Je lui ai fait des pâtes, moi, à Lou Doillon ! » – « Des pâtes au beurre ? »-« Non, un filet d’huile d’olive, et encore ! Il faut garder la ligne ! ». Les bénévoles, quasiment toutes des femmes plus âgées que moi m’intègrent dans leur équipe sur le tas, et me donnent du « ma grande » et du «ma chérie ». Désireuse d’être efficace, j’apprends sur le tas à me servir d’un robot, ce qui me vaut quelques remarques amusées, ainsi qu’à réaliser d’élégantes brochettes de gambas ou à faire des rillettes de saumon avec les doigts (gantés bien évidemment). Les chefs sont prévoyantes et organisées, ce qui nous permet de prendre notre temps et d’apprécier notre mission, en espérant qu’Higelin viendra nous faire la bise (ce qui n’a pas été le cas).

Le dimanche, il faut faire avec les restes, mais Nathalie ne manque pas d’inventivité et hormis le manque de succès d’une salade de moules pourtant nettoyées pendant une heure par, entre autres, votre chroniqueuse, les bénévoles nous complimentent globalement. On parle beaucoup, et de sujets divers, aussi bien du menu du jour que du trading haute fréquence ou que des tarifs de la SNCF. Dimanche à quinze heures,  on se trouve vite désoeuvrées, alors on se prend en photos, on fume quelques cigarettes sous le soleil, ou bien on goûte les restes des brochettes de bonbons. Heureuse d’avoir mis la main à la pâte au sens propre du terme, je quitte finalement l’envers du festival après avoir dit adieu à tout le monde… avant de me rendre compte que j’ai gardé mon tablier. Acte manqué ? C’est fort possible, car je renouvellerais volontiers l’expérience.

Alors n’oubliez pas que Mythos, ça se passe aussi bien sur la scène du Cabaret Botanique que derrière la gazinière !