« On a dit on fait un spectacle. Du coup on a brainstormé, on a powerpointé, et puis on l’a fait »
Voilà commence On a dit on fait un spectacle, unique en son genre, un spectacle ovni, qui ne ressemble à rien d’autre. Il réunit un casting impressionnant de chanteurs et musiciens venant de plusieurs horizons de la musique française : Simon Dalmais, Anne Gouverneur, Maëva Le Berre, Nicolas Martel, Géraldine Martineau, Olivier Mellano, Nicolas Repas, JP Nataf, et enfin Rosemary Standley, chanteuse du groupe Moriarty, à la voix rauque envoûtante. Le thème du rêve, entamé avec le mythique Sweat dreams d’Euryhtmics, se dévoile dans toute sa splendeur, de manière tantôt burlesque, tantôt douce et légère, tantôt intense et hilarante. Le tout dans un registre loufoque, on l’on finit le spectacle en l’achèvant, et le termine en le commençant. Comme dans un rêve… La complicité des artistes insuffle à la représentation un esprit intime, confortable. On a dit on fait un spectacle déploie un registre musical riche, mélangeant anglais, français, parfois -faux- russe, costumes à paillettes et franfreluches, le tout entrecoupé d’interventions loufoques de Géraldine Martineau, petit bout de femme désopilante. Le spectacle enchaîne dans un style ecclectique, des chansons de Bowie, Bashung, en passant par Gabriel Fauré et Supertramp. Entre violon, piano, violoncelle, flûte de pan et balançoire, chaque instrument trouve sa place dans ce spectacle mordant, toujours poétique. Poétique comme le rêve, fil rouge de ce spectacle, qui en fait son originalité et sa délicieuse absurdité. Une absurdité toutefois maîtrisée, légère et épurée, révélée par les mouvements des corps, dans des chorégraphies improvisées tout en grâce et subtilité. Le tout est ponctué de dialogue savoureux avec plusieurs formules exceptionnelles, « Le rêve, c’est postmoderne ! » mais aussi plusieurs interventions enregistrées pleines d’humour d’un certain Vincent Delerm, non présent ce soir « parce [qu’il] a envie de continuer ce métier encore longtemps et [qu’il] n’est pas sûr d’avoir envie d’être associé à ça tout simplement ». L’entrée de JP Nataf en combinaison de ski, ou celle d’un Nicolas Martel tout en chapka et talons aiguilles achèvent de donner au spectacle une note tout simplement unique, qui finit bien sûr par une superbe standing ovation du public.
Paul Toudic et Enna Le Biavant
Visuel © Philippe Remond