Catégories
Mythos 2017

Une virée sur les premières représentations, premiers tons, premiers sons

C’est parti ! Le Thabor nous ouvre ses portes et nous fait entrer pour une aventure de 10 jours de récits, théâtre, concerts, gastronomie (sans oublier les enfants !).

Mais hier soir, c’était surtout la musique qui donnait le ton : les premiers artistes de la 21e édition ont investi la scène du chapiteau principal.

Ne vous fiez pas aux apparences : quand vous passez ses pans, vous pourriez tout d’abord penser avoir atterri partout sauf dans un concert du XXIe siècle. Velours rouge, lumières tamisées suspendues aux abat-jours vintage… atmosphère d’un cirque tout droit venu des années folles. Mais non, vous n’avez pas fait de saut dans le temps car les tables de bois patinées, constituant un cercle naturel autour de la scène, donnent à cette dernière sa pleine expression… et à ceux qui se succèdent sur ses planches.

20h30, elle commence à s’animer sous le saxophone et la batterie accompagnant Nosfell. Les vibrations d’abord légères gagnent en intensité. L’artiste découvre son public pour mieux se dévoiler, lui et son enfance, au fil des chansons tantôt en langue française, tantôt en langue anglaise. Des notes qui laissent transparaitre une grande sensibilité et nous emmènent pour un voyage dont le départ semble se trouver quelque part en méditerranée.

22h, Bachar Mar-Khalifé nous porte sur les mers du Proche Orient : un début tout en douceur puis tout éclate au second morceau laissant place à l’identité de l’artiste libanais. Caché derrière son piano magnifiquement boisé, il nous accompagne pour 1h de traversée arabisante électro. L’effervescence est à son apogée quand se font entendre les notes de son morceau le plus connu : Lemon.

Une bonne transition pour aller se restaurer : le voyage ça creuse. Heureusement, et surement les avez-vous remarqués avec leurs beaux plateaux de tartines et charcuteries alléchants, les bénévoles du Magic Mirror sont là. Rencontre avec l’une d’entre elle pour un petit topo de leur organisation : En fait, si votre ventre gronde, il va falloir quitter le navire pour rejoindre le Cannibale Cabaret Resto. Et oui, les bonnes tartines ne sont servies qu’avant le début des prestations, en général vers 20h. Un passage sur le pont s’impose donc : le Cannibale Cabaret Resto propose un menu unique mais gourmand et de qualité (et oui, les Toqués ne sont pas loin), le tout accompagné de vin (au verre ou à la bouteille, rouge ou blanc), ou de bulles si vous préférez encore plus de plaisir pétillant (bières et Champagnes à votre guise).

Mais dèjà faut-il regagner le cœur du navire : Rodolphe Burger sonne le départ pour des côtes plus atlantiques. Le son profond semble nous porter sur le même rythme que le va et vient des vagues d’un océan d’abord tranquille : des notes apaisantes tout en étant ponctuées par une batterie dynamique et tranchée. Mais l’artiste au parcours grandiose n’est pas seul : comment expliquer que pas moins de 4 guitares passent entre ses mains lors de sa prestation ? Une femme dans l’ombre des spots les accorde en fonction de celle qui sera destinée au morceau suivant. Une autre question émerge aussi : la programmation n’annonçait-elle pas les amis de Rodolphe Burger à ses côtés ? Pas de solo, au contraire, il fallait prêter l’oreille, le chanteur présentant ses compagnons avant chaque nouvelle chanson.

La soirée (et le voyage) sera passée bien vite… et n’est-ce pas le sentiment principal que l’on ressent une fois s’être évadé ainsi le temps d’une escapade ? Les jardins du Thabor ne s’endorment pas pour autant car les feuilles de ses arbres continueront à vibrer sous les platines de DJ sets encore une partie de la nuit.

En tout cas, s’il fallait résumer cette première épopée musicale : en l’espace de seulement 4h30, nous avons effectué un voyage à bord d’un navire nous ayant d’abord porté sur les eaux à la fois calmes et tumultueuses de la Méditerranée, avec une escapade au Proche Orient, avant de retourner vers l’Atlantique.

Quelles seront les prochaines destinations ? Réponse ce soir, avec un indice cependant : nous quitterons l’ambiance maritime pour se diriger vers le cœur des différents continents.

Photo © Franck Boisselier