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Mythos 2017

Rythmes, chaleur et poésie

D’habitude, à 18h, l’ambiance est plutôt calme au Cabaret Botanique. Et pourtant, hier, Gaël Faye a offert au public un concert digne des heures les plus endiablées du festival. Dans la chaleur étouffante du cabaret en cette fin d’après-midi, le concert a commencé avec les chansons de son dernier opus « Rythmes Et Botanique », qui ne sortira que la semaine prochaine avant de nous offrir les titres de son premier album « Pili pili sur un croissant au beurre ». Le rythme, les mots, et l’énergie incroyable qui se dégageaient des morceaux a conquis le public dès les premiers instants. Après quelques chansons, Gaël Faye sonde la salle en demandant qui était déjà venu le voir en concert. Quelques mains se lèvent, révélant surtout le nombre de personnes qui le découvraient ce soir là.

Ses textes veulent tordre le cou à certains clichés, notamment ceux sur Paris lorsqu’il explique au public que pour lui, cette ville ce ne se résume pas juste à Montmartre et la tour Eiffel, dont on parle dans beaucoup de chansons, mais qu’elle a aussi un côté sombre qu’il voulait mettre en lumière. Ce sont des chansons souvent engagées et toujours poétiques, illuminées par la maîtrise de la langue avec laquelle il joue sans cesse pour notre plus grand plaisir. Car à travers ces images, ces tableaux de vie, ces peines, ces révoltes et ces témoignages d’amour, Gaël Faye nous offre un moment suspendu. Il nous confirme une fois de plus que la poésie, bien souvent, peut nous parler autant, sinon plus, que certains grands discours. D’ailleurs, il ne s’est pas privé de faire une allusion à l’actualité politique, lançant à son public « s’il vous plait dans trois semaines, allez voter, mais votez bien ! » et d’ajouter que ceux qui prônaient la division dans leurs programmes n’avaient pas la bonne solution. Sous un tonnerre d’applaudissements.

Car c’était finalement l’humanité, le mélange des cultures, la rencontre et l’amour que Gaël Faye était venu nous conter hier soir. A l’image de sa chanson, Métis: « quand deux fleuves se rencontrent il n’en forment plus qu’un, et par fusion nos cultures, deviennent indistinctes. Elles s’imbriquent et s’encastrent pour ne former qu’un bloc, d’humanité, debout sur un socle ». 

Photo © Valentin Asselain