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Mythos 2014

Soviet Suprem – debout, les damnés du Thabor !

« Camarades. Il y a 20 ans tombait le mur de Berlin. Aujourd’hui, le Soviet Suprem est de retour. »

La main droite sur le cœur. Le point gauche levé. Tous unis dans la même ferveur, tous remplis d’adoration commune  pour accueillir les leaders suprêmes du Parti. John Lénine.  Sylvester Staline. Deux noms qui résonnent à l’unisson dans tous les cœurs partisans. Deux noms qui résonneront à jamais dans les pages de l’Histoire. Une révolution à besoin de généraux. Engoncés dans leurs uniformes de l’armée rouge, ils enflamment les masses populaires de leurs discours furieux. Ils prendront leur revanche sur les Etats-Unis. Ils gagneront la guerre froide, cette fois-ci ! Ils conduiront la révolution du dance-floor ! Et le point levé, la foule acclame, ardente, emplie de cette fureur révolutionnaire, les leaders du Soviet Suprem.

L’ambiance est soviétique, l’ambiance est à la révolution, à la révolution permanente. Sur scène, le drapeau tricolore s’orne d’une étoile rouge. Leur emblème ? Un pirate, avec sa chapka. La faucille pour sourire, le marteau comme cache-œil. Les feux écarlates des projecteurs inondent la scène, cœur palpitant de ce chapiteau rouge et or. Mais c’est bien le Soviet Suprem qui allume les feux de la révolte, de la sédition, de l’insurrection. Ce sont bien eux qui nous emmènent de l’autre côté du rideau de fer, ce sont bien eux qui ressuscitent une folle URSS nocturne, qui nous font rejoindre les komsomols de l’électro, le Parti Unique du dance-floor.  C’est leur folle énergie qu’ils communiquent à la foule, ils enflamment leur public, mettent le feu au Balchoï Magic Mirror, sans qu’on puisse leur résister.

Leur musique électro se teinte de notes soviétiques, furieuses, endiablées, qui se communiquent à tous les corps comme une ferveur révolutionnaire. Ils soulèvent les masses, nourrissent l’agitation populaire par leur folie, ils nous entraînent par ces rythmes forcenés qui s’emparent de nous, qui s’emparent de la foule. Ils multiplient les références à la Grande Russie – celle de John Lénine et Sylverster Staline, bien sûr. Leningrad, et Vodka. Stalingrad, et Poliakov. C’est toute une atmosphère qui se crée, dans laquelle on se fond, une folle ferveur révolutionnaire, une folle ferveur soviétique. Leur musique se teinte parfois de discours de membres du parti, de chœurs de l’armée rouge. Mais surtout, la guitare semble se faire balalaïka, et la plainte monotone du violon semble nous emmener dans les vastes steppes russes, ajoutant une couleur incroyable à cette musique électro. Les cris du violon transforment les sons électroniques en cris de fureur d’une armée rouge révolutionnaire, d’une armée rouge qui s’agiterait, enflammée, sur ce dance-floor soviétique. Staline et Lénine, bourrés d’énergie, chantent, chantent dans une folie insurrectionnelle, sans que le moindre obstacle puisse arrêter cette force épileptique, qui nous saisit tous.

Ils sont fous, nous sommes tous fous, sous le chapiteau de ce Balchoï. Ils ont mis le feu aux masses, ils ont déclenché la grande révolution prolétarienne Mythosienne, ils ont arraché les derniers lambeaux de l’URSS pour en faire un feu révolutionnaire au cœur du Thabor, pour allumer la folie insurrectionnelle du dance-floor. Nous brûlons tous, l’atmosphère est torride, comme un jour de canicule à Stalingrad. Le Soviet Suprem sue à grosses gouttes, ne s’arrête pas, continue de mener la lutte finale. Ils boivent leur vodka sur scène, comme pour se donner la force de poursuivre leur combat, à la tête de ces masses enflammées, ils partagent avec le public. Sylvester Staline se jette dans la foule enthousiaste, dans cette foule d’allumés.              La soirée est folle, complètement folle. On ne ressent même pas la fatigue, on continue, on s’enfonce dans le cœur de la nuit, saisis par cette ferveur du soviétisme du dance-floor, de ce socialisme à visage électro. Inondé de lumière rouge, emportés par le Soviet, on danse, on saute, on se trépigne, on frappe des mains, on frappe des pieds, on se jette dans cette mer communiste, on est complètement jetés. De toute façon, ceux qui ne dansent pas seront envoyés au Goulag.

Et c’est vrai que, une fois levé le rideau de fer, une foi la folie révolutionnaire éteinte, une fois les basses soviétiques silencieuses, on à l’impression d’être renvoyés dans un goulag rennais, horriblement terne, glacial, face à la folie de ce Balchoï Magic Mirror enflammé. La fatigue se fait réactionnaire, la lassitude, contre-révolutionnaire. Mais non. Non camarades ! Votre tête vibre toujours, de cette ivresse insurrectionnelle, votre cœur bat toujours aux rythmes soviétiques, votre corps garde la marque de cette ferveur des masses ! La flemme du Soviet Suprem ne doit pas s’éteindre, et, au plus profond de vous, vous savez qu’elle ne s’éteindra pas.