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Mythos 2016

Ala.ni ou comment se laisser surprendre en beauté

Il est 17h45 quand je vais récupérer ma place pour Ala.ni à l’espace presse au Thabor. Il fait un grand ciel bleu, les gens ont le sourire aux lèvres et je me dirige vers le Magic Mirror. Je me retrouve à ce concert quelque peu par hasard et je ne connais pas vraiment cette chanteuse. J’ai écouté deux trois de ses chansons rapidement avant d’aller au concert afin de ne pas débarquer en terres inconnues mais c’est à peu près tout.

Une fois entrée dans cette tente géante, j’observe le public afin de tenter de me faire une idée. On vient avec des amis, en couple, avec ses enfants, il ne semble pas y avoir d’âge spécifique. Mais comment tout ce monde a pu connaître cette fille ? Intriguée, je demande poliment à mes voisins « Ala.ni, le nom m’inspirait », « Mythos, c’est toujours bien, on se laisse surprendre ». Et c’était bien vu car Ala.ni, c’était une sacrée bonne surprise !

Elle s’assoie, accompagnée de ses deux musiciens, quelques notes sont jouées et elle rit. J’entends derrière moi un « Je suis déjà amoureux », elle commence à chanter.

Sa voix est un monument, c’est une espèce de voix d’ange qui nous emmène en apesanteur. Elle joue avec les tonalités comme avec son corps. C’est une performance artistique, j’ai l’impression d’assister à de véritables acrobaties vocales et je reste émerveillée par la maîtrise dont la chanteuse fait preuve. C’est une voix qui nous porte, une voix qui nous touche, une voix avec une âme.

Mais Ala.ni ne se résume pas seulement à sa voix, elle a beau être presque seule, entourée d’un guitariste et d’une harpiste, elle possède la scène et lui donne vie. « Elle est marrante hein ? » lance mon voisin à sa compagne. Oui, elle est marrante, elle rit, elle sourit. Elle a beaucoup de charme et elle en joue. Elle nous invite dans son univers avec une simplicité évidente dans une langue que nous ne maîtrisons pas tous. Ce concert est une découverte en toute intimité de la chanteuse qui nous raconte au fil de ses chansons ses visions de l’amour. Elle porte un regard affectueux sur le cadre et sur son public, nous remercie après chaque salve d’applaudissements (et elles sont nombreuses), et se joue de son anglais comme de son français.

Afin d’achever son spectacle, Ala.ni nous fait la gentillesse de nous chanter Parlez moi d’amour et mon manque de culture fait bien les choses puisque de cette façon c’est sa version qui aura été la première que j’ai entendue.

Je me mets d’accord avec mon voisin sur le fait que la chanteuse a vraiment une voix magnifique avant de quitter la salle avec le reste de l’auditoire qui est tout aussi ravi que moi.

Morgane Huet
Visuel © Philippe Remond